L’histoire a-t-elle un sens ?
Le recensement et la préservation des repères qui tracent l’histoire des hommes fournissent une première réponse. Ces repères sont le patrimoine :
- Matériel, il témoigne des progrès de l’humanité.
- Immatériel, il propose un fil conducteur autour duquel s’ordonne la vie des territoires.
L’idée de progrès justifie le rôle de l’histoire comme moteur de l’évolution des sociétés. Au cœur de notre mémoire collective, elle fonde notre identité nationale et authentifie notre assise régionale. L’émergence corrélée de civilisations vernaculaires (langue, traditions, fêtes, croyances….) est l’aboutissement d’un long travail de la pensée qui enracine l’exception culturelle dont se prévalent les peuples.
Jean-Pierre Paquet
Les chroniques de JP
L’histoire des vallées queyrassines se confond avec les évolutions démographiques dont elles ont été l’objet. Ici, l’histoire et la démographie sont indissociables Appréhender cette singularité constitue une excellente clef d’entrée pour décrire les facteurs politiques, économiques, religieux, sociaux qui ont façonné nos territoires et qui en sont, à ce titre, les pères nourriciers. Il est peu de dire que ces phénomènes sont à l’image de la géographie qui les abrite, forts, puissants, tragiques parfois, dramatiques souvent. Nos ancêtres n’ont jamais hésité à quitter famille et patrie lorsque les conditions d’existence, l’intolérance religieuse ou les catastrophes naturelles n’offraient plus de raisons d’espérer et de perspectives vitales.
Problématique d’une fascinante modernité, le grand livre des migrations raconte le déchirement du départ et de l’exil, la quête d’une espérance et d’un avenir meilleur, la ferveur retrouvée d’une
communauté réconciliée avec elle-même autour des valeurs réincarnées de liberté et de fraternité.
C’est ce parti pris qui justifie le choix des thèmes qui vont nourrir mes futures chroniques.
- «La démographie questionnée » tracera le cadre des transformations que subit notre vallée, au cours des siècles.
- Nous nous interrogerons sur l’identité queyrassine, née de la «transaction» de 1343, négociée avec le Dauphin Humbert 2.
- L’histoire de la structure foncière dans le canton d’Aiguilles retiendra notre attention,
- Il sera alors temps de tourner une page douloureuse de l’histoire du Queyras : l’implantation et le développement de « la religion réformée »,
- La « montée des périls », après la révocation de l’édit de Nantes,
- «La liberté meurtrie»,
- «Le temps des persécutions»,
- Les huguenots n’auront plus le choix qu’entre «la clandestinité ou l’exil».
- Page douloureuse de l’histoire du Queyras mais aussi «baliverne politique majeure» de la part du royaume de France
- Nous nous attacherons à évoquer le « temps de l’exil » et ses itinéraires semés d’embuches.
Il nous restera alors à évoquer les migrations saisonnières et définitives des queyrassins, le flux de population venu du Piémont et les conséquences tragiques des incendies de 1886 et 1889 sur la structure démographique de notre territoire.
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